Histoire

Le château du Chillou apparaît dans l’histoire locale dès 1088 quand le seigneur Bozon du Chillo fait des dons à l’abbaye de Noyers, ses fils sont nommés dans le cartulaire de cette même abbaye entre 1113 et 1115 en expiation d’un meurtre qu’ils ont commis. Bozon du Chillo s’inscrit dans l’histoire locale en fondant aussi l’abbaye de Bois-Aubry à quelques lieux du château et en pourvoyant aux besoins des moines qui y résident.

Pierre Maumoine est le seigneur identifié par la suite vers 1370. Il est le père de Jeanne Maumoine qui épouse Guillaume Le Roy en second mariage avant 1424. Les descendants de la famille Le Roy héritent du bien et le plus célèbre d'entre eux, Guyon Le Roy en sera le seigneur jusqu’en 1528. Il faut noter que Guyon Le Roy est un illustre personnage. Nommé vice-amiral sous Charles VIII puis général des armées navales sous Louis XII, il fait construire la ville du Havre à la demande du roi François 1er. Du reste, 4 gouverneurs de la ville du Havre sont seigneurs du Chillou, dont son fondateur Guyon Le Roy (entre 1517 et 1528), Armand-Jean du Plessis, cardinal de Richelieu (entre 1626 et 1642), Armand-Jean de Vignerot (entre 1642 et 1650) et enfin Marie-Madeleine de Vignerot, Duchesse d'Aiguillon, nièce du cardinal.

Quant à François 1er les sources témoignent qu’il connaissait bien les alentours du château du Chillou car il eut beaucoup d’attentions pour la dame de Vellèches, seigneurie voisine de celle du Chillou. Il est imaginable qu’il fut l’hôte de Guyon le Roy en ce lieu.

Philippe de Champaigne, Triple portrait du cardinal de Richelieu portant l'Ordre du Saint-Esprit (c. 1640 - Londres, Nal Gallery)Cliquer sur l'image pour l'agrandir

Anne le Roy, fille de Guyon le Roy épouse en 1506 François du Plessis, famille poitevine dont les propriétés allaient de la ville du Blanc jusqu’à Poitiers et dont le plus illustre d’entre eux est Armand-Jean du Plessis, cardinal, duc de Richelieu. Le cardinal porta dans sa jeunesse le titre de marquis du Chillou quand il était encore destiné au métier des armes. Il reprendra ce titre quand il siègera à l’Académie qu’il a fondée. Au décès du cardinal, sa nièce Claire Clémence de Maillé, princesse de Condé hérite de l'immense patrimoine. Dès lors le Grand condé lui-même, prince prétendant au trône de France, est le seigneur du Chillou du chef de son épouse. Mais le sort du grand Condé destinera l'héritage du cardinal vers sa nièce Marie-Madeleine de Vignerot, Duchesse d'Aiguillon.  Le dernier illustre seigneur du Chillou fut Armand-Emmanuel-Sophie Vignerot du Plessis, ministre des affaires étrangères en 1814 et par deux fois président du conseil des ministres. Sans descendance directe, il se sépare avant 1822, date de sa mort, de toutes les propriétés qu’il avait recouvrées lors de son retour d’exil.

En 1902 une famille achète l'ensemble de la propriété et ses 60 hectares et va transformer le château en corps de ferme avec une faible partie réservée à l'habitation. Depuis elle le cantonne au rôle de ferme agricole et viticole. En 1939, le château est divisé en trois parcelles à des fins de dotes. Voilà bien une répétition de l’histoire car le château a déjà connu cette division en trois parts quand la famille du Plessis en avait hérité du chef d’Anne le Roy en 1524.

Date de dernière mise à jour : dimanche, 29 janvier 2017